mardi 10 juin 2008

Le pélican et la cigogne

Un pélican célibataire
Crut entendre un écho gémir au fond d’un bois.
« Parricide, criait la voix,
Qu’as-tu fait du sang de ton père ? »
Il songea que son père, étant près de mourir,
S’était saigné pour le nourrir ;
Le remords s’empara du rêveur solitaire.
Chez la cigogne il s’en alla,
Et de ses chagrins lui parla.
La cigogne est, dit-on, l’oiseau de la famille :
Aux toits son nid porte bonheur ;
Elle attire au foyer qui brille
L’innocence et la paix du coeur.
Elle dit doucement : - Pélican, mon compère,
Prends une compagne, il est temps.
Débiteur du sang de ton père,
Tu dois le rendre à tes enfants.

S’il n’est un sacrifice héroïque et sublime,
Le célibat devient un crime.
Les soins de nos parents sont leur âme et leur sang,
Que sur nos premiers jours le ciel fit se répandre ;
A d’autres nous devons les rendre.
C’est un devoir sacré qu’on accepte en naissant.

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